FUKUSHIMA : L'HEURE DU BILAN N'A PAS SONNÉ, par François Leclerc

Billet invité

Le 11 mars 2011, suite à un séisme, la vague d’un tsunami détruisait le mur de protection de la centrale de Fukushima et, par un enchaînement de circonstances, déclenchait la quatrième grande catastrophe nucléaire d’une industrie depuis mise en question.

1ère PARTIE

« Il faut accepter de se préparer à des situations complètement inimaginables, parce que ce qui nous menace le plus, ce n’est pas un accident standard (…) car nous avons un des opérateurs nucléaires parmi les plus compétents au monde ». Voilà la leçon de Fukushima, telle qu’elle est tirée sous forme de paradoxe par Jacques Repussard, le directeur général de l’Institut de Radioprotection et de sûreté Nucléaire français (IRSN), qui ne passe pas pour un antinucléaire convaincu. Sans toutefois aller jusqu’à envisager, pour supprimer l’effet, de supprimer la cause.

Nous ne sommes pas pour autant au bout de nos peines à Fukushima. Le Japon de 2012 n’est pas l’URSS de 1986, et l’on peut cependant espérer qu’un autre type de sarcophage que celui de Tchernobyl ne finira pas par générer un oubli coupable et un silence complice, fort de la puissance du lobby électronucléaire japonais.

En attendant, des mystères restent non élucidés. Notamment à propos de l’explosion intervenue il y aura bientôt un an dans le réacteur n°3, qui pourrait ne pas avoir été uniquement causée par une accumulation d’hydrogène, comme dans le réacteur n°1, vu certaines de ses caractéristiques. Elle pourrait avoir dispersé le plutonium retrouvé autour de la centrale, détecté jusqu’à 32 kms de celle-ci, et donc avoir une autre origine. D’où vient en effet ce plutonium ? En venant d’annoncer, sans plus de détails, que des matériaux très radioactifs ont été déchargés de la piscine de ce même réacteur, aboutissant à une baisse importante de la concentration du césium dans l’eau, Tepco accrédite l’idée qu’un incident de criticité majeur aurait pu intervenir dans celle-ci, consécutif à l’explosion de l’hydrogène, et qu’il s’agirait de débris du combustible stocké. En d’autres termes, une réaction en chaîne serait intervenue hors réacteur. Au vu des informations disponibles, ce ne peut être qu’une hypothèse, alimentée par la suspicion qui entoure Tepco.

Mauvais signal par ailleurs, on a appris que le gouvernement avait probablement fait disparaître les comptes-rendus des réunions de crise des comités en charge de la catastrophe, s’en tenant à une version mise en doute selon laquelle ils n’avaient jamais existé. Ils auraient pu notamment relater l’improvisation dans laquelle des plans d’évacuation de Tokyo ont été bâtis, quand le pire a été craint ; et également offert le spectacle de l’impréparation et de dysfonctionnements en série, dans une situation vécue comme désespérée.

La société et la communauté scientifique japonaises seront, avec le réseau de surveillance mis en place sur Internet, les meilleurs garantes de la vérité. La prudence avec laquelle les autorités cherchent à promouvoir la remise en marche d’un parc nucléaire, presque intégralement à l’arrêt, illustrent la nouvelle défiance des Japonais et permettent de penser que ce n’est pas une simple pétition de principe que de l’affirmer. À confirmer.

La situation au sein de la centrale est-elle stabilisée comme Tepco, son opérateur, et le gouvernement japonais le prétendent ? Toute observation ou mesure les concernant étant actuellement impossible, la méconnaissance de l’état et la situation des coriums (le combustible nucléaire fondu avec d’autres éléments du cœur des réacteurs) est en soi problématique. « L’arrêt à froid » des réacteurs qui est revendiqué est un abus de langage pour des raisons de commodité, car cet état nécessaire à des tâches d’entretien n’a jamais compris l’existence de coriums. Si la semelle de béton présente sous les réacteurs était ou devait être traversée et que un ou plusieurs coriums entraient en contact avec une nappe phréatique sous la centrale, une série d’explosions très violentes dégageant des vapeurs hautement radioactives pourrait en résulter.

La fragilité d’édifices éprouvés et d’équipements parfois hors d’usage, ainsi que la précarité des moyens mis en œuvre pour refroidir les réacteurs, suscitent d’autres interrogations en raison du risque d’un nouveau séisme d’envergure, accompagné ou non d’un tsunami. Ce risque est illustré par l’enlèvement qui vient d’être opéré du pont roulant et du chariot de déchargement du combustible du réacteur n°4, à la structure fragilisée, qui pèsent à eux deux 332 tonnes. La présence additionnée d’entre 2.400 et 3.400 tonnes de combustible nucléaire dans les réacteurs et piscines de la centrale au départ, dont probablement 30 tonnes de plutonium, donne la mesure des enjeux si l’effondrement d’une ou de plusieurs structures intervenait.

Au mieux, le site est devenu une machine à fabriquer de l’eau contaminée en très grande quantité, nécessitant d’énormes capacités de stockage, laissant toujours s’échapper des radio-éléments dans l’atmosphère, le sous sol et vraisemblablement la mer.

Nous n’en sommes encore qu’au prélude de longues opérations destinées à continuer d’inventorier la situation, à renforcer les structures endommagées des réacteurs, à limiter davantage les rejets radioactifs, et à procéder enfin à l’évacuation du combustible des piscines. Combien de temps sera nécessaire pour extraire des réacteurs les trois coriums ? Et pour ensuite démanteler la centrale ? Vingt ans sont avancés pour la première tâche – qui ne pourra pas être engagée avant dix ans – et vingt supplémentaires pour la seconde. Mais que valent ces estimations, quand on ne dispose même pas des moyens techniques pour réaliser ces extractions, par ailleurs jamais effectuées à une si grande échelle pour le démantèlement ? Colossale, la tâche suscite au sein de l’industrie électronucléaire un intérêt qui n’est pas seulement financier, car elle va permettre d’acquérir un savoir-faire inégalé, dans l’hypothèse implicite où il pourrait être à nouveau utilisé. Question coût, celui de la déconstruction – terme préféré par les spécialistes à celui de démantèlement, parce que plus rassurant – n’a pas fait l’objet d’un chiffrage public.

L’opérateur fait également face à un autre problème inédit, concernant cette fois-ci ses ressources humaines. Environ 3.000 ouvriers travaillent en permanence sur le site. Tepco devant veiller à ce que les normes d’exposition à la radioactivité ne soient pas dépassés, ils cessent d’y travailler pour être remplacés quand le seuil maximum est atteint. Pour organiser cette rotation, l’opérateur va devoir faire appel à une énorme réserve de candidats et, via des sous-traitants, à une main d’œuvre non préparée à cet environnement de travail.

(à suivre…)

51 réponses sur “FUKUSHIMA : L'HEURE DU BILAN N'A PAS SONNÉ, par François Leclerc”

    1. Nous devons comprendre que certains secteurs stratégiques ou dangereux doivent rester dans le giron de l’Etat. Au bout d’un moment, il est impossible de ne pas se questionner sur le rôle et la réalité de notre société. Qu’aspirons nous à construire? Désirons-nous remplacer nos ingénieurs par des commerciaux? Préférons nous détenir une expertise sur la fabrication de téléphones portables ou sur leur vente? Voulons-nous voir les inégalités sociales se creuser encore davantage dans notre pays?

      Souhaitons-nous produire des travailleurs capable de s’échiner sur des tâches très spécifiques tout en ignorant complètement l’environnement et le fonctionnement de la société pour laquelle ils travaillent? Cela peut mener à de terribles dérives comme Hannah Arendt s’est efforcée de le démontrer au travers du cas du dirigeant nazi, Adolf Eichmann, dans son étude sur la banalité du mal. Le modèle actuel de notre société n’est plus viable si l’on ne souhaite pas dériver vers une véritable tiers-mondialisation. A l’avenir notre défi sera donc d’en inventer un nouveau. Et l’avenir c’est déjà demain…

      Suite sur ce lien: http://lespoir.jimdo.com/2012/03/04/pourquoi-notre-mod%C3%A8le-de-soci%C3%A9t%C3%A9-n-est-il-plus-viable/

      1. L’espoir
        Les dérives sont actuellement le fait de gens instruits , la banalité du mal est me semble t-il plus problématique venant de ces érudits. Science sans conscience n’est que ruine de l’âme

  1. Ce dimanche 11 mars entre Lyon et Avignon une grande chaîne humaine sur 230 km, plusieurs dizaines de milliers de personnes déjà inscrites, des centaines d’associations participantes, juste pour dire que cette question du nucléaire nous appartient, et n’est pas le privilège décisionnel d’une oligarchie ‘gouvernante’

    http://chainehumaine.org

    N’hésitez pas à rejoindre et à renforcer cet élan soutenu entre autre par Stéphane Hessel…

    1. Bonjour ! Ca va toutes et tous ?

      Aucun effondrement à l’horizon, toujours rien à ma fenêtre !

      « Pour organiser cette rotation, l’opérateur va devoir faire appel à une énorme réserve de candidats et, via des sous-traitants, à une main d’œuvre non préparée à cet environnement de travail » !!! C’est génial, merci FL !

      Ah si, un truc à noter pour tous ceux qui vivent près de la RN7 entre Lyon et Avignon, comme le dit cricri, Dimanche 11 mars à 13h30 sortez et joignez vous à la grande chaîne humaine qui passera sous vos fenêtres ! Voilà, ça commence, sous la fenêtre ! Enfin un truc cool. Se donner la main pour sortir du nucléaire. L’avantage c’est que c’est juste en bas de l’escalier quoi, pas besoin de préparer une expédition, on descend, on tend la main et ça se passe comme ça sous la fenêtre !

      A bientôt de ma fenêtre, pour d’autres informations.

      Vous savez que je vous aime ? Si juré !

      1. Dimanche 11 mars à 13h30 sortez et joignez vous à la grande chaîne humaine qui passera sous vos fenêtres ! Voilà, ça commence, sous la fenêtre ! Enfin un truc cool

        Cool de se faire contaminer aux micro particules derrière les dieseleux qui vont se rendre à la manif …

      2. Puisqu’on te dit qu’on descend par les escaliers, pour sortir sur le trottoir, sous la fenêtre ! Rabat-joie !

  2. Les conséquences de la catastrophe nucléaire de Fukushima ne font que commencer.

    Même si l’évacuation de Tokyo a été évitée pour l’instant, la radioactivité disséminée fera « tache d’huile », car la diffusion de cette radioactivité ne s’arrêtera pas aux périmètres dits de sécurité définis pour plusieurs siècles par des autorités toutes lénifiantes qu’elles veulent être.

    La diffusion de cette radioactivité se fait par les graines des végétaux disséminées par le vent, les déjections des animaux, les eaux d’écoulement et de lessivage des sols, les détritus disséminés par les courants marins, etc.

    Cette diffusion en « tache d’huile » de la radioactivité amène simultanément une dilution dans le milieu si bien que l’intensité du risque de toxicité diminue progressivement, mais reste présente.

    Personne ne sera à l’abri d’ingérer, un jour ou l’autre, des molécules de matière radioactive issue des accidents des centrales nucléaires. Compte tenu de la durée de vie de la radioactivité, plusieurs générations subiront ce risque.

    Même si cette contamination prévisible n’est pas létale, il n’en demeure pas moins qu’elle aura un impact sur la santé publique et que le risque d’une altération génétique de l’espèce humaine est possible.

    Bienvenue dans le futur …

    1. « Cette diffusion en « tache d’huile » de la radioactivité amène simultanément une dilution dans le milieu si bien que l’intensité du risque de toxicité diminue progressivement, mais reste présente. »
       » toxicité diminue progressivement, » : 30 ans pour du césium 137 en demis vie et diminution progressive après (dans les 40 si je me souviens bien), 20000 ans pour le plutonium de demi-vie puis diminution progressive après (dans les peu-importe ce n’est pas à une échelle de vie humaine), etc. Vous jouez à quoi dans le progressif: l’extinction des dinosaures?
      Pour les effets des faibles doses :
      http://aipri.blogspot.com/2012/03/les-tatami-et-linverse-du-carre-de-la.html

      « Même si cette contamination prévisible n’est pas létale »
      Ah. Mourir d’un cancer évitable sans contamination nucléaire n’est pas létale: j’imagine que vous voulez dire que ce n’est pas aussi rapide qu’une balle de fusil ce qui permet de dire que ce n’est pas létal? J’imagine aussi que vous pensez à des statistiques. Staline aussi disait que tuer une personne, vous alliez en prison, tuer 100 personnes, vous alliez en hôpital psychiatrique mais 1000 c’est de la statistique: c’est donc pas létal. On connaît la chanson.
      En gros faites attention: mourir d’une maladie nucléaire est la même chose que mourir d’un missile tirer depuis un drone : c’est seulement moins rapide. C’est toujours exogène.

      « , il n’en demeure pas moins qu’elle aura un impact sur la santé publique et que le risque d’une altération génétique de l’espèce humaine est possible. » Ah. Le monde change. Pourquoi pas le génome humain mais je ne suis pas sûr que tout le monde trouve ça rigolo.

      Donc, votre discours voulait aller dans le sens de l’arrêt de ces trucs mais il peut avoir une interprétation assez éloignée.

  3. « Le Japon de 2012 n’est pas l’URSS de 1986 »
    Oui, l’URSS de 1986 a été plus transparente que le Japon de 2011.

    1. mais surtout, l’URSS de 1986 pouvait envoyer des dizaines de milliers de personnes a une mort certaine pour stabiliser la situation. Ce que le Japon moderne n’a pas !
      Et si cela arrive en france, qui se dévouera pour aller travailler sur le site et mourir sous quelques semaines/mois/annees ???

      1. Ouais, super !

        Mais ces robots savent tout faire (du hip-hop, du café, passer le balai, conduire, jouer aux échecs etc etc…) SAUF bosser dans un milieu irradié. C’est con, hein ?

        Fukushima pointe notamment sur ce problème : l’incapacité du matériel de manutention et de mesure à fonctionner dans ces conditions.

        Une patate chaude de 400 000 tonnes à la louche.

  4. Il faut accepter de se préparer à des situations complètement inimaginables, parce que ce qui nous menace le plus, ce n’est pas un accident standard

    Inimaginable: Eruptions solaires -> Un Cataclysme: Arret simultane du refroisissement des +300 reacteurs dans le monde. On devrait peut-etre s’y preparer?

    1. Achetons une couverture!
      Et profitons de l’arrêt des centrales pour aller pendre les responsables de ces machins: moins de risque et plus de plaisir.

    1. Eh oui, l’excellente émission hebdo ‘nous autres’ de Zoé Varier…
      Fukushima Daïchi, les yakuzas sont sur ‘le coup’ !

  5. Hors-sujet

    « C’est une nouvelle de taille pour les accros au Coca-Cola. La fameuse recette secrète de leur breuvage fétiche va être modifiée ! En cause : un des composants de ses colorants serait cancérigène. Une découverte qui n’a pas échappé à la loi californienne, qui contraint la firme américaine à apposer un logo avertissant les buveurs de Coca du risque potentiel auquel ils s’exposent, si elle ne change pas la composition de la célébrissime boisson. »

    1. @Bruno
      Qu’est ce qui n’est pas potentiellement cancérigène dans la bouffe depuis des décennies ?!

      1. C’est vrai, Paco76, que, certaines fois, il vaut mieux ne pas tellement réfléchir à ce qu’il y a réellement dans l’assiette: élevages industriel de saumon, hormones de croissance, colorants, trop de sel, OGM, etc.

  6. « celui de la déconstruction – terme préféré par les spécialistes à celui de démantèlement, parce que plus rassurant »
    Vous voulez dire moins compréhensible je pense: de la novlangue à l’état pur.

    Belle tentative de récupération du discours de Heidegger et Derrida
    CF.https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9construction
    La déconstruction est une méthode, voire une école, de la philosophie contemporaine. Cette pratique d’analyse textuelle est employée pour décortiquer de nombreux écrits (philosophie, littérature, journaux), afin de révéler leurs décalages et confusions de sens, par le moyen d’une lecture se focalisant sur les postulats sous-entendus et les omissions dévoilées par le texte lui-même.

    ça fait plaisir de voir qu’on nous prend pas pour des billes.

    Enfin, peut-être.

  7. certaines maladies sont masquées ou seront mis sur le compte d’autres facteurs …

    est ce qu’il est possible par des méthodes statistiques de discerner le nombre de décès en surnombre dûs à fukushima , la canicule de 2003 ou cet hiver 2011 ?

    1. Les surmortalités hivernales en France, c’est que dalle (les pointes de mortalité sont toujours en hiver, dans les deux tiers des cas en janvier, un peu en février et un peu en mars, sans effets climatiques particuliers), Fuku on verra. Quant à la surmortalité estivale pour l’été 2003, là c’est absolument transparent sur les courbes ou les tableaux, 500 morts surnuméraires par jour en moyenne au mois d’août, 15 000 sur le mois… garantis sur facture. D’ailleurs ils manquent sacrément après dans les courbes de mortalité (et pas seulement dans les courbes, ok, ok).
      http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=1&ved=0CCcQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.climato.be%2Faic%2Fpublis%2Fvol3_4%2Farticle_Daniel_ROUSSEAU_CLIMATOLOGIE_volume_3-4_pp43-54.pdf&ei=h3VaT8meK5Sb8gOdtL3tDg&usg=AFQjCNF03CqKuVn07iFOQbDOudOnmRu-OQ

      1. Si on totalise les surmortalités systématiques correspondant à décembre-janvier-mars, on obtient 490 000 décès en 32 ans, environ huit fois la valeur estivale. Ce chiffre montre toute l’ampleur du problème de la surmortalité hivernale en France. (Conclusion page 53)

        « Les surmortalités hivernales en France, c’est que dalle » . Gné ?

  8. Les CDS ont été déclenchés :

    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201941742338-les-contrats-d-assurance-sur-la-dette-grecque-seront-declenches-300400.php

    Mais pas de panique, le montant n’est que de 3,2 milliards de dollars en net. Pas de quoi effrayer les banques. Il y a quelques jours on disait pourtant que les CDS pouvaient être assimilés à un « arme atomique ». Où se situe la vérité ?
    De plus, comment comprendre la première décision de l’Isda, qui avait décidé de ne pas les activer il y a quelques jours. Dernier point, la valeur brute de tous les contrats atteint 68,9 milliards de dollars, selon Le Monde. Avec un chiffre aussi bas (qui ne recouvre même pas la totalité de la dette grecque), on en vient à se demander comment la Grèce a pu tomber sous le coup des attaques spéculative. N’est pas vous, M. Leclerc, qui avanciez il y a quelques semaines que les banques américaines en avaient émis de très grandes quantités ?

    1. JP,

      Avec un chiffre aussi bas (qui ne recouvre même pas la totalité de la dette grecque), on en vient à se demander comment la Grèce a pu tomber sous le coup des attaques spéculative…

      Pffff… Pourquoi croyez-vous que les spéculateurs adorent jouer avec les Cds ? Parce-que non seulement on peut influencer le cours des titres sous-jacents sans engager de capitaux (juste des primes, hors-bilan donc), mais encore parce-qu’un faible marché en volume (69 milliards $ dont 3,2 d’exposition nette pour 270 milliards $ de titres grecs détenus ici) suffit pour faire varier quasiment à loisir un indice qui impactera directement les yields des sous-jacents. Et de plus il y a lurette que les gros poissons se sont dégagés en neutralisant autant que possible leurs positions.

      1. Pffff..3,2 milliards de dollars…mais seulement 2,5 de remboursé
        Pfff.. et la suite des autres pays en difficulté…non ,les cds ne seront pas declenchés!?
        Pfff..toutes analogies avec fukushima …est a exclure

      2. @Kimporte

        L’analogie est intéressante. En effet, le déclenchement de l’évènement de crédit a été « autorisé » après constitution d’un sarcophage bétonné qui est censé prévenir la contamination, les CDS grecs n’étant pas en effet un inconvénient incontournable à eux seuls. Je pense néanmoins que cette décision aura des conséquences par percolation. Le défaut a été officialisé…

    2. Ils ont sans doute lu Paul Jorion et après avoir digéré cette abondante prose sur le sujet. décidés .. qu’il était finalement préférable de respecter les contrats (pacta sunt servunda) et donc la parole donnée… plutôt que de passer une nouvelle fois pour des mariolles et des excrocs…

  9. Pour Tchernobyl, c’était 600 000 personnes qui étaient intervenues lors de la phase de «décontamination» et de construction du sarcophage. Il est vrai qu’à l’époque il était plus facile de mobiliser de force des ouvriers en raison du régime en place.

    1. @Gaetan
      Les ‘liquidateurs’ étaient principalement des militaires ‘pro’ ou faisant leur service…
      Que pensez-vous qu’il se passerait si ce genre d’accident (on dit une ‘excursion’)
      arrivait en France ?

      1. Oui, c’est ça, un nuage radioactif enveloppant amoureusement Versailles et Basta cosi ! la France des rats, terminé point final. Si c’est pas Versailles, c’est Chambord [dire que j’ai été jardinier là-bas étant jeune 😉 ], pas besoin d’être un grand visionnaire pour savoir ça – pas les grosses bouilloires qui manquent sur le territoire français. Paul Virilio nous dit que c’est le temps accéléré des catastrophes mais pour moi l’histoire s’est totalement figée à Auschwitz sans aucune possibilité de retour en arrière pour réparer le mal. Entre la résistance, la collaboration, ou l’indifférence, faut choisir son camps. Au passage, je vous signal qu’ Annie Le Brun voit d’autres nuages, plus légers, peut-être.

      2. Envoyer les patrons d’EDF et d’AREVA, de l’IRSN ainsi que le ministre de l’industrie avec leurs familles en tête de front pour le nettoyage.
        Bon on peut rêver.

      3. @Campos Philippe
        A propos de Fukushima Eric Besson pendant sa visite du site « le ministre s’est dit «globalement rassuré» »

    2. Pour Fukushima, ce sont des millions de personnes qu’on évacue pas, mais vu le régime en place, rien d’étonnant!

      1. a ardechois

        eric besson n a pas besoin de combinaison, il a une grosse couche protectrice

  10. S’il y a une chose facile à identifier chez les entreprises commerciales des secteurs à risques c’est leur mode de communication.
    quoi d’étonnant puisque dans toute entreprise efficace , la gestion d’une fonction est standardisée et sous-traitée au meilleur rapport risques./bénéfices.

    Les règles de communication d’une entreprise de ce type sont donc sans surprise les mêmes que celles utilisées par tous les groupes chimiques industriels qui consistent à laisser entendre que l’activité est à risques limités, sans conséquences , sous contrôle et surtout légale et conforme à la règlementation.
    Les deux derniers points étant les plus importants car seuls ces points seraient de nature à entraver l’activité de l’entreprise et donc à réduire les bénéfices de l’activité qui deviendrait donc sans intérêt.

    L’idéal étant de différencier judicieusement ceux qui prennent les risques et ceux qui prennent les bénéfices.

    Relire ISBN 978-2-7071-5770-6 devrait vous permettre de mieux comprendre les communiqués de certaines entreprises et organisations supra-gouvernementales

    Bienvenue dans un monde meilleur… pour que le progrès soit partagé par presque tous … On n’en demandait pas tant.

    A votre santé , un petit verre de C4H6N2 pour la route

    1. A votre santé , un petit verre de C4H6N2 pour la route

      Et pendant ce temps le C2H5OH circule librement bien qu’il provoque plus de morts que le nucléaire. Il en provoquera certainement plus ce week end sur la RN7 que le nucléaire a Fukushima…

      1. Dites-moi mon ami, en quoi le problème du diesel empêcherait de lutter contre le problème du nucléaire mon brave ? Faut toujours choisir dans votre monde binaire entre deux maux ? Vous est-il passé une fois par la tête qu’on pouvait vouloir affronter les deux de face ?

  11. Pour info:
    Conclusion
    Even though the lack of large-scale independent long-term studies does not permit a complete
    picture to be made of the current situation, a number of trends can be shown: a high mortality
    rate and an almost 100 % morbidity rate can be observed among people, such as liquidators,
    who were exposed to high radiation levels. 25 years after the reactor catastrophe cancer and
    other diseases have emerged on a scale that, owing to the long latency period, might have
    appeared inconceivable immediately following the catastrophe.
    The number of non-cancerous diseases is far more dramatic than had ever before been
    imagined. “New” symptoms, such as the premature aging of liquidators, raise questions that
    research is still unable to answer.
    By 2050 thousands more cases of illnesses will be diagnosed that will have been caused by
    the Chernobyl nuclear catastrophe. The delay between cause and noticeable physical reaction
    is insidious. Chernobyl is far from over.
    Particularly tragic is the fate of the thousands of children who were born dead or died in
    infancy, who were born with malformations and hereditary diseases, or who are forced to live
    with diseases they would not have developed under normal circumstances.
    The genetic defects caused by Chernobyl will continue to trouble the world for a long time to
    come – most of the effects will not become apparent until the second or third generation.
    Even if the extent of the health effects is not yet clear, it can still be predicted that the
    suffering brought about by the nuclear disaster in Fukushima is, and will be, of a similar
    magnitude.

    Source : https://s2-eu.ixquick.com/do/search

    Ou cette source encore plus complète
    http://www.ippnw-students.org/chernobyl/research.html

    On connaît les développements de Fukushima par expérience: pas la peine de nous bercer de bêtises.
    Un simple référence à Tchernobyl suffit.

  12. Asako House : création d’un site dédié
    Suite à l’article « Ecrivez une lettre à Asako House » édité le 26 décembre 2011, en l’espace de 10 jours, des centaines de promesses d’envoi de courriers ont été annoncées dans les commentaires du blog, assurant à la maison de la résistance à l’énergie nucléaire au Japon un passage du facteur au moins pendant 300 jours différents de l’année 2012.

    C’est Atsuko Ogasawara, la fille d’Asako, qui va être comblée ! Là-bas, elle est assez isolée dans sa lutte contre la construction de la centrale, comme le montre le reportage que vous pourrez découvrir plus bas. Ces centaines de lettres vont avoir au moins deux vertus : faire passer le facteur pour empêcher la fermeture de la route menant à Asako House, et redonner du courage et de la force à Atsuko.

    Atsuko a prévu large, regardez sa boîte aux lettres ! Il ne faut surtout pas la laisser vide un seul jour de l’année. Pour faciliter cette action de solidarité, Julien s’est spontanément proposé pour créer un site dédié. Celui-ci reprend l’article original pour expliquer l’action à ceux qui la découvre, et surtout il propose un calendrier perpétuel qui permet de programmer ses envois en fonction des envois des autres. Le fonctionnement en est très simple, il suffit de taper son nom et son pays dans le jour que l’on souhaite. Une fonction « avertissement » est aussi proposée (elle reste facultative) pour recevoir un courriel de rappel avant la date choisie.
    Un site simple et génial, merci Julien !

    Diffusez-le largement !

    Explications complémentaires dans le lien :
    http://fukushima.over-blog.fr/article-asako-house-creation-d-un-site-dedie-96238676.html

    S’inscrire pour les envois de lettres :
    http://www.asakohouse.com/

  13. Si les économies d’énergie et le mieux-être de l’être humain avaient vraiment été au centre des préoccupations des ministres et d’EDF, ils auraient prévu une utilisation des calories qui s’échappent des tours de refroidissement des centrales nucléaires qui soit au bénéfice des habitants des villes et des villages voisins au lieu de les laisser cyniquement n’en supporter que les risques et les nuisances causés par les fuites. Pour gagner du fric jusqu’au bout, EDF utilise ces calories pour chauffer une serre géante « la planète des crocodiles » où les habitants de Civaux ne bénéficient même pas pour leurs famille et amis d’entrées à tarif réduit .
    Voici ce qu’en pense un ingénieur de la région de Civaux:

    Tours de refroidissement ?
    Je m’étonne que, durant cette période d’économie d’énergie et d’eau potable, on continue à trouver « naturel » que des tours de refroidissement accompagnent chaque centrale nucléaire et en font échapper quotidiennement des tonnes d’eau , sous forme de vapeur, histoire de refroidir le cœur du dit réacteur
    Je comprends facilement que ces tours soient indispensables à la sécurité de fonctionnement de la centrale, pour évacuer les calories en cas de surchauffe, mais je comprends mal, qu’en fonctionnement normal, on ne récupère pas ces calories pour un chauffage urbain par exemple.
    Bien sûr, à la centrale de Civaux (Vienne), on a procédé à ce type d’aménagement écologique, … pour les habitants du site « La Planète des Crocodiles » ! Etonnant que ces reptiles profitent d’une énergie gratuite, alors que les humains de la commune en sont privés et ne subissent que les « fuites » ou autres aléas de la centrale ! Non ?
    Mon propos est donc : pourquoi n’a-t-on pas doté toutes nos tours de refroidissement d’échangeurs de chauffage, associés à un circuit de chauffage urbain proche ; l’investissement demandé aurait été certainement rentable rapidement, sauf peut-être pour EDF qui aurait moins vendu de KWH à ces maisons ainsi chauffées.
    La question est donc posée : doit-on préserver les intérêts financiers d’EDF au détriment de l’intérêt général, et de la réduction progressive de l’énergie nucléaire installée ? Une réponse basée sur des données réelles serait bienvenue !
    M. Merck (Ingénieur ECP 1959)

    Une tonne d’eau vaporisée (supposée initialement à 20°C) correspond à l’évacuation de 160.000 Kilo Calories, soit 669 Méga Joules ou, en d’autres termes, une perte de l’ordre de 185 KWH !

    1. Le frein est psychologique : vous vous rendez compte, de l’eau radioactive pour chauffer nos maisons ? En fait, elle n’est pas radioactive, car issue d’un circuit secondaire (voire tertiaire), mais le public craint qu’elle le soit.
      L’exploitant pourrait vendre ce service, à l’image du chauffage urbain de Paris.
      Or il s’agit des deux tiers de la chaleur produite par une centrale, référence le théorème de Carnot : le rendement de conversion de la chaleur en électricité par une centrale est d’environ un tiers. Quel gâchis de rejeter cette chaleur dans l’environnement !

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